mercredi 17 août 2011

JEAN CROTTI (I)

Louise Norton-Varèse, Edgard Varèse, Suzanne Duchamp, Jean Crotti et Mary Reynolds, 1924




1878 Jean Crotti naît à Bulle, canton de Fribourg en Suisse, de père et de mère tessinois. De son père il hérite la violence et de sa mère la douceur et une inépuisable imagi­nation. Jean Crotti est le plus jeune des trois enfants, dont André, l'aîné de cinq ans, fait une brillante carrière de chirurgien aux Etats-Unis. Entre eux deux il y a une fille qui meurt à l'âge de dix-huit ans.

1887 Installation de la famille à Fribourg, d'où Jean Crotti s'évade vers Paris, en 1901, grâce à l'aide financière que son frère lui accorde pendant plusieurs années. Il ne quittera jamais Paris, sauf pour de brefs séjours dans le Midi de la France et à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. Avant 1900 il dessine beaucoup en cachette et peint de petites pochades, dont il ne reste rien.

1898 Après avoir suivi les cours du Collège de Fribourg, Jean Crotti, ayant réalisé quelques économies, se fait inscrire pour le semestre d'hiver à l'École des Arts Décoratifs de Munich. Mais l'enseignement prodigué dans cette académie le déçoit.

1901 Jean Crotti, arrivé à Paris, entre à l'Académie Jullian, où professent Tony Robert Fleury et Jules Lefebvre, alors à l'apogée de leur carrière. Il est profondément malheureux de ne pas trouver dans ce milieu les éléments qu'il cherche. Il a pourtant la chance d'assister aux mardis du peintre Chialiva. Il y rencontre Degas, Zandomenghi, Rouart et d'autres, mais n'ose pas exprimer ses propres idées devant des artistes aussi célèbres.

1902 Jean Crotti quitte l'Académie Jullian, pour un petit atelier rue Fontaine, près de la place Blanche et commence à peindre et à dessiner pour lui-même, sans rien montrer. C'est l'époque des méditations et des recherches dont l'objet est de décou­vrir le secret de l'art. L'Impressionnisme pèse alors lourdement sur les épaules des jeunes. Mais l'agitation est dans l'air. Plusieurs courants se manifestent.

1907 Crotti envoie aux Indépendants une toile qu'il détruit après le Salon. Il est inquiet. Il réfléchit et approfondit son métier .

1908 Crotti est reçu au Salon d'Automne. Il est élu sociétaire l'année suivante. Un inconnu achète pour 150 francs la toile qu'il a exposée.

1910-1911-1912 Les tableaux de cette époque portent l'empreinte du Cubisme, mais ne sont jamais théoriques. Crotti se flatte de garder intacte son indépendance.

1914 Crotti part pour les États-Unis, invité par son frère. Il s'installe pour plusieurs mois à New- York, où il fait la connaissance de Marcel Duchamp. Cette rencontre joue un rôle important dans son évolution.

1915 Ayant adhéré au mouvement Dadaïste, Jean Crotti réalise le Portrait sur Mesure de Marcel Duchamp et le Clown. Mais le Dadaïsme [sic] n'est qu'un épisode dans son œuvre. Le côté destructif et négatif de Dada ne peut le satisfaire longtemps. La Gale­rie Montross de New York organise une exposition de quatre peintres français que les journaux appellent les quatre Mousquetaires : Crotti, Duchamp, Gleizes et Metzinger. Crotti présente douze tableaux qui datent de 1913 et de 1914.

1916 Retour de Jean Crotti à Paris, où il renoue les relations avec ses camarades des milieux d'avant-garde.

1921 Hébertot qui est un animateur de l'art contemporain offre à Crotti et à sa femme, Suzanne Duchamp, la Galerie du Théâtre des Champs-Élysées, dite Galerie Mon­taigne pour y faire une exposition de leurs œuvres Dada. Ces œuvres représentent pour les deux artistes le passé, mais le public ne les connaît pas.

1925 Crotti s'isole de plus en plus de ses camarades, dont le succès commence à s'affir­mer et qui deviennent les esclaves de leurs formules. Il estime en effet que se reco­pier soi-même c'est nier cette création continue qui est l'essence de l'œuvre d'art.

1925 [1926 ?] Sur la demande d'un industriel allemand, Crotti fait une exposition à Berlin à la Malik Galerie. Après l'exposition, le promoteur de celle-ci, d'accord avec l'artiste, conserve les tableaux en Allemagne en vue d'autres manifestations. Le temps passe. La guerre arrive. En 1953, les tableaux cachés dans le sous-sol d'un immeuble berlinois, écrasé par les bombardements, sont retrouvés et restitués à l'artiste,

1927 Crotti devient français par naturalisation.

1937 La Baigneuse, œuvre capitale datée de 1927, figure au Petit-Palais dans le cadre de l'exposition des Maîtres de l'Art Indépendant, dont le promoteur est Raymond Escholier. Crotti se voit décerner un diplôme d'honneur pour sa décoration murale au Palais des Chemins de fer à l'Exposition des Arts et Techniques et une médaille d'or pour ses projections des formes et couleurs au Pavillon de l'Électricité.

1938-1950 L'art de Jean Crotti est en constante évolution. Les expressions de l'Invi­sible sont presque toujours apparentes, même dans ses toiles les plus abstraites.

1954-1959 Exposition au Musée Caccia à Lugano (Suisse) et exposition au Musée d'Art et d'Histoire de Fribourg (Suisse) en 1955.
Épanouissement des tendances cosmiques dans Vie et Mort, Le Créateur, La Créa­tion, etc. ; tableaux exposés en 1956 à la Galerie de Berri à Paris.
Exposition au Musée Grimaldi à Antibes, en 1957.
Exposition rétrospective au Musée Galliera à Paris, en 1959.

http://dadaparis.blogspot.com/2008/03/la-postrit-est-une-belle-salope.html



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C'est à Bulle, bourgade de Suisse francophone du canton de Fribourg, d'une dizaine de milliers d'habitants, qu'est né Jean Joseph Crotti en 1878. Il était le plus jeune de trois enfants. Il avait un frère de cinq ans son aîné, André, appelé à devenir un chirurgien réputé, spécialiste de la glande thyroïde, et qui émigra aux États-Unis à la veille de la Première Guerre mondiale, dans l'Ohio. Il avait aussi, plus âgée que lui de seulement deux ans, une sœur, dont la mort, à seize ans, l'a profondément marqué.

Ses parents, originaires du Tessin, déménagent en 1887 pour Fribourg, où son père, peintre en bâtiment, ouvre sa propre entreprise. Contrairement aux espoirs de celui-ci, qui le voyait prendre sa succession, il décide, en 1898, de s'inscrire à l'école des Arts décoratifs de Munich, mais l'enseignement le déçoit. En 1901, après avoir brièvement travaillé auprès d'un décorateur de théâtre, il part pour Paris, étudier à l'Académie Julian, dont il suit les cours pendant un an.

Prenant un atelier près de la place Blanche, il s'engage dans une carrière artistique, aidé financièrement par son frère. En 1907, il envoie une toile au Salon des Indépendants. Insatisfait, il la détruit aussitôt après. En 1908, il expose au Salon d'automne. Il est influencé par les tendances picturales de l'époque, notamment par le pointillisme de Georges Seurat, puis le fauvisme, et enfin, plus durablement, par le cubisme. De 1909 à 1912, il peint des paysages où se superposent des cubes, des pyramides, des formes géométriques.

En 1914, l'atmosphère de la guerre lui étant difficilement supportable, il répond favorablement à une invitation de son frère à se rendre chez lui, aux États-Unis. Il quitte la France avec Yvonne Chastel, la jeune femme qu'il a récemment épousée. Au bout de quelques semaines, le couple s'installe à New York. Il y entre en relation avec les collectionneurs Walter et Louise Arensberg, qui organisent des soirées auxquelles sont invités les artistes d'avant-garde.

Se liant avec Francis Picabia et partageant un atelier avec Marcel Duchamp, Crotti – se transformant en dadaïste – connaît ce qu'il a appelé un second enfantement : « 1915 Naissance de Jean Crotti 2 par autoprocréation et self-accouchement et sans cordon ombilical », écrit-il en 1921 à l'intention du dossier Dadaglobe projeté par Tristan Tzara et resté inédit jusqu'en 1966.

En 1916, il expose à la galerie Montross de New York, en compagnie de Duchamp, Albert Gleizes et Jean Metzinger. Sa participation consiste en douze œuvres, dont trois constructions mêlant verre peint, métal et rebuts. L'une d'elles, de 1915, et qui a disparu, représentait un Portrait sur mesure de Marcel Duchamp.

En septembre 1916, le couple rentre à Paris. Crotti rencontre Suzanne Duchamp, sœur de Marcel, et il en tombe amoureux. Il l'épouse en avril 1919. Tous deux dadaïstes, ils exposent à Paris au premier Salon des Indépendants de l'après-guerre, en 1920, avec Picabia et Georges Ribemont-Dessaignes. Crotti participe ensuite à l'exposition Dada que met sur pied Tristan Tzara à la galerie Montaigne, en juin 1921. Il écrit, dessine, imprime des poèmes ou des tracts dadaïstes.

Mais sa collaboration au dadaïsme lui pose rapidement des problèmes intellectuels. Il rompt avec Tzara. Exposant au Salon d'automne de 1921 Mystère acatène, « premier essai de plastique TABU », il prétend enrichir dada d'une sorte de mysticisme. Dans un manifeste qu'il publie en octobre 1921, Tabu dada, il indique l'orientation de cette métamorphose : « Tabu est une Pensée nouvelle, une Expression nouvelle, une Religion nouvelle. [...] Nous voulons exprimer le Mystère, ce qui ne se peut voir, ce qui ne se peut toucher. »

À travers un ésotérisme illustrant toute une cosmogonie qui reste insaisissable « à la foule », il élabore des tableaux, dessins et sculptures métalliques dont les combinaisons de lignes, courbes et autres signes sibyllins sont censés traduire le dynamisme secret du monde. Mais il ne s'agit là que d'une phase de transition au-delà du dadaïsme. En 1922, il revient plus ou moins au cubisme, réalisant des portraits par plans dissociés de couleurs agressives. À partir de 1924, il évolue vers des compositions abstraites.

Dans les années 1930, il invente une technique du vitrail sans monture de plomb, la technique du « gemmail », terme créé par l'association des mots « gemme » et « émail ». En 1938, il dépose le brevet de ce procédé, fortement exploité ultérieurement pour exécuter des compositions décoratives à partir de grains de verre.

Mort à Paris le 30 janvier 1958, le même jour que son frère André, Jean Crotti n'a cessé de travailler jusque-là en explorateur inlassable de formes répondant à une nécessité intérieure, animées de rythmes et de tourbillons, propres à satisfaire son attirance pour une irruption du merveilleux dans l'ordre du cosmos. En dehors de ce qui constitue sa période dadaïste, il est difficilement classable. Il a su assimiler en toute liberté, avec virtuosité, toutes les possibilités offertes en peinture par le « modernisme ». Pour le cinquantenaire de sa disparition, le musée de Fribourg lui a consacré, de juin à septembre 2008, la première rétrospective portant sur l'ensemble de son œuvre.

Lionel RICHARD , « CROTTI, Jean», Encyclopaedia Universalis

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Jean Joseph Crotti was born in Bulle, a small village outside of Fribourg in French-speaking Switzerland. He grew up in the countryside until his father moved the family to Fribourg where he started a house-painting business. Crotti was expected to work in this business after his father decided to support only his older brother André's higher education. Despite his father's wishes, Crotti studied at the School for Decorative Arts in Munich in 1896 and in 1900 was apprenticed to a theater set designer. In 1901, possibly financed by André who had become a doctor, Crotti attended the Académie Julian in Paris. Until 1912, when he began working in a cubist style, Crotti's painting showed the influences of primitivism and fauvism.

In 1915, seeking a place to live and work away from the disheartening situation in Paris caused by World War I, Crotti and his wife Yvonne Chastel traveled to the United States, first visiting Crotti's brother in Ohio and then settling in New York. There, Crotti frequented the evening gatherings of artists and intellectuals at the apartment of Walter and Louise Arensberg, collectors of modern art and the center of New York's avant-garde. He became friends with Francis Picabia and shared a studio throughout fall/winter 1915-1916 with Marcel Duchamp, who was then beginning to work on The Large Glass. Crotti later described his aesthetic and personal transformation in New York as a moment of dadaist asexual reproduction, triumphantly declaring: "1915 Birth of Jean Crotti 2 by auto-procreation and self-delivery and without umbilical cord."

At the Montross Gallery in 1916, three of Crotti's constructions, made of painted glass, metal, and found objects, were exhibited in a group show with the works of Duchamp, Albert Gleizes, and Jean Metzinger. The show caused considerable controversy among art critics, much of it directed at Crotti's Portrait sur mesure de Marcel Duchamp (Portrait of Marcel Duchamp Made to Fit), which though attacked as making fun of the public, was praised for its likeness to its subject. Emphasizing Duchamp's intelligent vision, Crotti's metal and wire construction featured prominent glass eyeballs staring out from beneath a sculpted brow.

By September, Crotti was back in Paris, carrying news and greetings to the Duchamp family from their son in New York. Soon after, Crotti fell in love with Duchamp's sister Suzanne, whom he married in 1919. (In the meantime, Duchamp had begun an affair with Crotti's ex-wife Yvonne.) In January 1920 Crotti and Suzanne, along with Picabia and Georges Ribemont-Dessaignes, submitted their work to the first postwar Salon des Indépendants, using this major cultural event to inject Dada into Paris.


While Crotti and Suzanne Duchamp were quietly associated with Dada throughout 1920, their central Dada contribution, an April 1921 joint exhibition at the Galerie Montaigne, was also the first indication of their gradual separation from the group. André Salmon, a poet-critic and antidadaist who wrote the catalogue essay accompanying the exhibition, described his friend Crotti as an artist devoted to tradition and to the restoration of a religious art. The April exhibition also included the first public use of the word tabu, which, inspired by Crotti's mystical experience in Vienna earlier that year, would later become the name for his "new religion." By July, he had formalized his ambivalent break with Dada, calling himself "TABU-DADA or DADA-TUBU." Crotti's first major work of tabu, Mystère acatène (Chainless Mystery), was exhibited at the Salon d'Automne in November 1921, where he also distributed handbills advertising the new movement. In his article, "TABU," published by the Little Review in the spring of 1922, Crotti stated that "TABU is a philosophical religion. . . . We wish through forms, through colors, through it matters not what means, to express the mystery, the divinity of the universe, including all mysteries."


Crotti continued to paint into his later years and in the 1950s returned to motifs of overlapping circles and trajectories reminiscent of his TABU works of 1921–1922. Still preoccupied with breaking "the thread that binds us to matter," Crotti called these new works "cosmic" painting. He and his older brother André died on the same day in 1958.




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Jean Crotti's spiritual beginnings deeply affected his development as an artist. Born in 1878 in Bulle, near Fribourg in the western, French-speaking section of Switzerland, his early arts education was in Germany and France. Crotti struggled with questions of a religious and spiritual nature while at the School of Decorative Arts in Munich and the Académie Julian in Paris. As an artist, he wrote, “seems to be an instrument of God charged with transmitting messages to men....art must be therefore a kind of magic, bringing signs and messages to man...” He left school in 1902 in order to detach himself and become independent as an artist.

His earliest paintings (1900-1908) are quite domestic scenes reminiscent of Bonnard and Vuillard. His work begins to show the influence of Orphism and Cubism in 1911.

To escape from wartime Paris, Crotti and his wife Yvonne moved to New York city. An article in the New York Tribune (Oct. 24, 1915), “French Artists Spur on American Art,” interviewed a number of artists including Marcel Duchamp, Francis Picabia, Albert and Juliette Gleizes, and Jean Crotti, all refugees from the war who looked to America as a place where they could live and develop their art.

In New York, Crotti established close friendships with Marcel Duchamp and Francis Picabia. He shared a studio with Duchamp. In 1915 there was a radical change in his work, no doubt the effect of his close working relationship with these artists. He called this moment his, “second birth by auto-procreation and self-delivery without umbilical cord.” The shift in Crotti's style was represented in the 1916 group exhibition (with Duchamp, Gleizes, and Metzinger) at the Montross Gallery. Crotti exhibited Orphist-like paintings, several of which had religious titles. Also included was his Portrait of Marcel Duchamp and his much discussed Les Forces Mécaniques de l'amour Mouvement using found objects. The latter is considered one of the earliest examples of Dada's pioneers, was making art out of Inconsequential materials. The first contact between the artists in Zurich and those in New York was a letter sent in September 1916, announcing the activities in Zurich at the Cabaret Voltaire.

Crotti returned to Paris in the fall of 1916 leaving his wife Yvonne in New York. By 1917 his marriage had dissolved and two years later in Paris he married Suzanne Duchamp. Her brother, Marcel Duchamp, who was in Buenos Aires at that time, sent instructions for a “ready-made” wedding gift.

The artists associated with the Dada movement were not active in Paris during the war. The French avant-garde kept abreast of Dada activities in Zurich due to the efforts of Tristan Tzara, who communicated by exchanging letters, poems, and magazineswith Guillaume Appolinaire, Max Jacob, André Breton, and other French writers, critics and artists. The first introduction of Dada to the Parisian public was at the Salon des Indépendants in 1921. Crotti exhibited works associated with Dada together with a work entitled, Explacatif bearing the word “Tabu.” In February 1921, Crotti tells of a mystical experience which was partially responsible for his latest transformation in his work. The new direction which he called “Tabu,” was presented in religious terms, its key concepts being mystery and infinity...“to express the mystery; that which cannot be seen; that which cannot be touched.” A fine example of this tabu period, Mysteere Acaténe, was shown at the Los Angeles County Museum of Art in 1986, at the much acclaimed exhibition, “The Spiritual in Art: Abstract Painting 1890-1985.” Crotti's Attentive Aux Voix Intérieures is not without this influence. The title (Listening to Interior Voices) as well as the compos tion have spiritual overtones relating it to the essence of Tabu. Intersecting angular planes are directed to the heart and at once extend upward connecting the subject (probably Suzanne Duchamp) with the infinite.

Crotti's works were exhibited at the Salon d'Automne and the Salon des Indépendants from 1907-1923. He was also included in the “Exposition International” at L'Art d'Aujourd'hui, Paris 1925, and the “International Exhibiton of Modern Art” at the Brooklyn Museum, organized by the Sociéte Anonyme (1926-1927). A number of his solo exhibitions since the 1920's include: Galerie de France, Paris, 1942; Museo Caccia, Lugano, 1955; Cordier and Ekstrom Gallery, New York, 1970; Kunstmuseum Winterthur, 1972; Gimpel Fils Gallery, London 1974 and Hanover, 1974.

http://www.papillongallery.com/sold/jean_crotti.html