samedi 6 août 2011

FRANCIS PICABIA. « Pensées sans langage »



FRANCIS PICABIA

Pensées sans langage

Chers amis Gabriele Buffet, Ribemont Dessaigne, Marcel Duchamp, Tristan Tzara, je vous dédie ce poème en raison de notre sympathie élective.
Francis Picabia.

PRÉFACE

Un courant condensateur désaimante l'étincelle, tandis que l'atmosphère raréfié à l'extréme, sépare les fonds gazeux par une électricité de parafine. Le socle négatif de la machine prend naissance dans une grosse boule, hypothèse d'intérêts de patite taille dans un parc spécial. Les pierres précieuses ont la même dimension accidentellement et en dessous. Par éviter l'indicateur disponible, la bobine de verre aura la forme de pénétration sur la plaque visuelle d'un tube fugitif ou sur une solution simultanément neuve, munie d'un vide égal à la somme des énergies hors d'usage.

Ce livre est radiographie des rayons montrant le mieux la netteté des substances qu'exige l'aiguille fermée.

Udnie.

Pensées sans langage
la tête sur mon épaule

comme réponse à ma pensée

et devant moi une figure imaginaire

rappelle mes flottants souvenirs

végétation jolie d'impatience fiancée

conversation d'amour

qui n'est pas un service militaire

je vois déjà la petite croix

garnie d'un ruban

fumant une cigarette

au-dessus des démolitions



j'ai trouvé la poule malade

laisse-moi t'embrasser

câliner en massages le secret de la vertu

joie naïve de bonheur

regardant la fidélité

qui aime les vœux de chasteté

en fils de madone bordel de soir usé



je m'en vais tout bas gracieusement

comme du velours noir

mon amoureuse d'osier

dans la chambre mariée

chantonne sur ma poitrine

le printemps est aux aguets

dans ma chair

comme moi il cherche une langue de chatte

cérémonie de cul

pour voir l'horloge de soie

dans une lettre d'ambassadeur

grosse bête déshabillée



l'amour mange les petits costumes

des jeunes filles

avec une baguette

habillée en chansonnette

la génie admirateur

des promesses

fait honneur

aux songes chapelet

yeux bleus

de profil



le bon goût devrait être le contraire de l'ennui

il est prétentieux et chatouilleux

comme un des sept psaumes de la pénitence

postiche mémoire

dans la librairie du théâtre animé

des insolences d'une réputation théorie

un joli garçon laisse une odeur de cheveux noirs

hippodromes anévrisme Kohol

il y a beaucoup de coloniaux jolis garçons

air de violoncelle

crêpe de chine sous les jupes

son œil prépare la limite parfum

il fredonne le hasard

dans le corridor dramatique



boire une tasse de thé

comme une femme facile



je ne veux pas de cette aventure

dans l'atmosphère fade

dont chaque signe saisit mes mains

avec une odeur vague

de gens du monde

le potin est une sérénade en chambre

dans l'espoir de tenir compagnie

à la vie d'ennui



remarques auxquelles il ne faut pas prêter la moindre intention

mélancolique cimetière anglais

dont la plupart des habitants

ont une fausse position

au cinquième acte



toutes les oreilles sont surnaturelles

mon valet de chambre est le paratonnerre

des bonnes nouvelles

mourir de faim sera toujours

une source de regrets

si vous raisonnez par-dessus toute la probité

le pain et le sel

ont un costume vraiment pittoresque

mais je ne veux pas vous ennuyer

en vous le décrivant



aider ses amis comme vous l'entendez

pourrait brûler le cervelle d'un fou

mais vous pourriez obliger davantage

si vous n'aviez pas le même calibre



le juge questionnait hostile

elle se mit à sangloter

charges graves de complicité

au dessert

les verreries pâles

s'imposent à l'admiration

en reflets discrets du Nord au Midi

fascination profonde

des raffinés du génie



lieutenant du passé espagnol

qui a perdu ses sens



vous voulez une passion

au-dessus de tout le monde

mieux vaut l'abbé almanach et borgne

car cela revient au même

maladie douloureuse

du progrès social

les régions européennes

ont un caractère militariste



poésie anglaise des problèmes de calcul

fée anti-militariste nuisible

du progrès moral



la nappe est mise toute journée chez moi

affection de vivre avec subtilité

les rues sont vides au Champs de Mars

je suis seul le cigarette aux lèvres

tristesse incurable de fers rougis



concours de tombeaux étalés

qui descendent d'un navire de collection

comme toujours une femme falaise

a un coup de bec sournois

coupé en deux

et l'écume des vagues

a une odeur de poisson fumé

des curieux malpropres dans la nuit

sommeillaient avec un mouvement d'eau-de-vie

enfant mort dans la chambre fausse

gentille et amusante pour la première fois



elle est enceinte

isolée dans le dortoir des humiliantes situations



ma famille rit sur la yole

avec des yeux spirituels

vapeurs symbole d'album

dans un corps champêtre

enlacé dans la campagne impénétrable

comme l'obscurité monsieur le curé

de la grossesse



l'écho chrétien

est une excavation

dans la neige

jusqu'au poitrail

géant goudronné

par le mystère

penché



l'homme cerveau introduisit dans la vie

ce que Dieu n'a pu faire

l'intelligence

Dieu inventa les maladies

l'homme les médecins

Dieu inventa la reproduction

l'homme l'amour

le ciel est froid

sur le bûcher public



connaissez-vous l'amour

l'amour c'est moi si vous voulez

et toutes les femmes ont une ancienne image

et un nouveau chagrin

écho de la torture abrité de gravité

lentement sous la table

la ficelle du docile amant

s'assied dans un lit

côte à côte avec moi

rien que nous deux

fait sourire les femmes

une caresse me ramène la voir

ses mains battent comme un cœur

sur l'idole grasse aux yeux luisants



scène tourbillonnante

comme décor



de la limaille d'or javanais

un coquillage mince entre les cuisses

danse la marche

dans ce corps croquis

la peau poésie accaparée

sourit comme un jeune homme

qui vient d'être présenté

et discret comme un étalage pauvre



vous connaissez le sublime d'une passion bouffie

deux découpures dans le fard des divagations

d'automate cauchemar cosmopolite

la curiosité

s'exaspère dans une haine d'infinie candeur



la charme de l'aube tyrannique

voudrait des enfants violeurs d'ennuis



magnétiquement le lit coiffé de soie

réduit la légende gigantesque du fumeur d'opium



vingt quatre heures à Versailles

saturées d'ennuis

flânerie vicieuse

d'un homme faubourg parisien



gardez-moi de la curiosité

et encore d'autres

vices du chapelet à travers le monde

qui semble endimanché

au contact des vies distinguées

mes compatriotes

voyages exténuants dans l'atmosphère

des muscles ménagerie civilisation



je reconnais la sensation

de mon trac extravasé

les œillades braquées sur moi

nationalistes du théâtre maillot

haleine lourde et ridée

en forme de gare

toute la société inconsciemment

a la hantise du cadavre

mon mal petite idole

devrait me guérir

d'une descente de police

nature qui déforme mon rêve caprice



la pointe du printemps ouvrier

a l'obligation d'ouvrir les persiennes du Soleil

galopades de vaches et valets de ferme

moissonneurs avant l'hiver

d'un beau soir bousculant

les coquelicots d'un songe



aucun mystère femme antichambre

tu empestes la plaisanterie

dans le sommeil des persiennes closes

égratignées d'un regard voyou



toujours insaisissables comme les dollars

les regards de l'amour suprême

vertigineux et sveltes s'enveloppent de luxe

car l'épreuve des beaux morceaux

peut se vautrer

au musée de la lune parfaite

des champs de batailles



toute morale devrait mourir

sous un climat renouvelé d'atmosphère

parasols couchants des terrasses sans scrupules

mâcheurs de fleurs de l'extase androgyne

stupeur qui ricane dans le clair-obscur

des esprits

priez les objets oubliés

vous verrez enfin la peinture cloisonnée

des étoiles candides

dans la cellule du hasard

parfum haillon de grand homme

portant sur l'épaule

son dîner trompeur

récolté entre les murailles d'ardoises

de mon enfance rachitique



le jour est pétrifié dans mon cœur

et tête-à-tête avec mon passé

l'ennui a des nuances jaunes

je le regarde comme s'il devait mourir



connaissez-vous le nez au vent

au bord du trottoir comme de l'eau sale

visage de satyre sous l'air frais du matin de luxe

et le plaisir a un gibier de rendez-vous

spectres derrière une vitre déconcertante

l'espace de l'eau charmant l'ouvrage

garniture de jupon



les contrées lointaines sentent la réalité

bleu exagéré de lumière immobile

vague sourire mal marié

des espèces en face de Dieu



les roses mystérieuses

sorte de pèlerinage sur un petit cheval blanc

démangeaison de la confession sur la mer

amas navré venant au trot

frôlé le long de la route relique

aux aurores de la boulangère



aujourd'hui et depuis longtemps

les ruisseaux ressemblent à des petites femmes

une joie de vivre rêvant tout haut

ça ne signifie rien

pour regarder ailleurs

religions égoïstes de l'humanité

mon visage ressemble aux ruisseaux

mais personne ne viendra

almanach secret des grandes aventures

dans l'escalier

je ne vois rien

mes amis savent tout

feuilles publiques des potins

fabricants de génies et d'imbéciles

opération de toilette

monstres assis dans des fauteuils

illimités



avec des yeux une bouche un nez

sous le fumier aux mouches

les petites fleurs à la surface des marécages

machinalement respirées

dans leur nudités de lumière

éblouissent l'enthousiasme de la luxure

bibelot de haute banque

en manteaux de soir malade



cette dame est plus jolie

qu'une aumône

de monnaie d'or

ensoleillée

par les oreilles des équipages

que mon enfance imprime

une fois surtout



les exercices de sébile

dans une geôle

comme un corps de noces

agenouillé

rasent

des poissons légers



sur une pierre

où nage un acacia pale

et mignon

un cubiste m'a déclaré

que j'étais fou



en silence

peu à peu

le baîllement des rêves

insomnies

attirance du mal caché

appelle

la timidité impossible

des planches grimoires



je suis séduit par les passions abus

les fournitures horloger d'autrui

la poche d'un habit neuf

a un trou

pour voir le rosaire du passé



dans la nuque

son manteau de fourrures

est tombé du nid



je vis ma vie anémiée

frottée aux fards de la nature



la poussière des siècles sait la vie

d'une tête coupée

il faut aimer les individus

dans un baiser aventureux

arabesque des poitrines nerveuses

suggestionnant la tradition

vers la mer



une déesse m'a dit

que son caraco cherchait l'insaisissable

aquarelle nostalgique des religions

sphère éventée dans l'enfilade stupeur

j'ai l'œil dans l'eau

à la lumière des bougies

les tapisseries sont peu sympathiques

et mon cœur demeure habité par l'amour

les tasses vides reposent comme les brumes fœtus

derrière les maisons



la réputation vagabonde après dîner

les bouches encore humides

comme une pluie de portraits

sur un mur couleur irrespirable

du sexe des légendes masquées

l'image des hautes colonnes

où les siècles traînent

évolue autour d'un courant rigide

dans l'architecture de notre vie personnelle

génération qui n'aspire dans cette ambiance

cerclée plastiquement

qu'au pavot du geste rapide



quelles charmantes gens les artistes

attachés aux brancards de l'art

je n'ai pas un sou pour acheter une œuvre d'art



montez tous et restez-là

montez jusqu'aux cuisses à tâtons

tout est froid

les herbes grimpantes

ont une odeur clair semée

cérémonieux microscopes

des générations grises

avant-garde tout éveillée

l'argent sans succès

a des relations mystérieuses

en toilette de nuit

mélancolie pressentiment

anti-physique

sans raison comme le soleil



molles ondulations

intérêts et souffrances

bréviaire de salon

épouse humide aux intentions bourgeoises

un cornet de papier a des sons

l'armoire à glace

symbolique danse du ventre des princesses

mon cœur subsiste dans les Maisons de fous

mimique imaginaire d'un pourvoir spécial

le visage humain ressemble à une lettre suspecte

symbole lucarne des péchés



matelots éveillés aux souterrains intimes

15 mètres de large

sur 23 de long



bijou spécial des nuances effacées

Florence est courbaturée par les mots

arts et beauté

on peut entre les cils italiens

comme une main bleue ou pourpre

en quelques minutes

flairer une tirade apocalyptique



soyeux et luisants devant un minuscule public

les instruments morbides

de bois brodé vision

hors de ma tête ont un sexe et un âge



multiplications inévitables

à l'entresol socialiste

billard carambolage du mariage

coliques de plomb facteur de bonne grâce

mais vous savez bien que cela n'est pas sérieux

les expositions de peinture

ressemblent à un régiment de nègres

et les grands hommes sont des confesseurs

théories d'idéals arguments

car la balance aryenne n'est pas inapplicable

dans les bals populaires



comme la virginité des hommes

celle des femmes est une blague

les vierges ressemblent à l'incapacité militaire

coup de théâtre de la morale bourgeoise

je vois seulement des mœurs lâches

questions d'hygiène

qui ressemblent aux caresses de vingt-cinq ans

donc à peu près comme des enfants

dont l'esprit indocile

avec dédain naturel

sans se soucier du chapitre

boutique d'illusions

met le verrou



résonnance théâtrale métallique

impossible de fantaisie

dans le prolongement

romanesque de mi-carême

le coup des tempêtes est un pneumatique

défiguré par une grimace à la mode

sérénade dénichée dans la turbulence

ouverte sur une cabine carrée

les naufragés sur le rivage attendent

en quelques parties la marche des calligraphes

dans les anfractuosités comiques des muqueuses

tout cela riant aux larmes

sur le yacht au crépuscule

bougie silence



une tache longue et obstinée

jumelle imperceptible des cœurs romanesques

attaque les bons tireurs en face de moi

les faits divers de télégraphie sans fil

joueurs de tam-tam nostalgique

dragées défiance coup de soleil

armes de parade marquées à la panique

maigre et fluette

rien n'est changé

les trafics prohibés scènes de Paris

étoiles et impresario vedettes d'aventure

taille athlétique absolument vide

d'un coup d'œil piédestal aérien



dans les remous moyens des lames

cyclone ferré

en parasol d'autruche

l'heure comiquement a un doigt sur sa bouche

avec des airs comestibles

rascasses au nez chaud

talents mondains cabotins hors de vue

escortent les illusions chères délicieusement

un héros devant une femme

est un être surnaturel comme les langoustes

les pieuvres

et les hautes herbes



tout homme chargé de missions

a des yeux

nerveux aux beaux gestes

accessoires

d'amour docile contre la misère

des cœurs entrevus au ciel azur

or faussés

dans la direction d'artificielle indulgence



il y a un mois une étoile filante

légère et rapide

sous ma fenêtre

tapait à ma porte sous le nom d'estomac

son visage enveloppé dans une large voilette

sauta à terre

mais c'était une photographie

présent et passé odieux

qui réduisent l'heure en schrapneil



il ne suffit pas de produire avec succès

l'hôpital prisonnier

gilets sans boutons

les marches du perron nous fusillent

mal réparable

soldats vins supérieurs d'empoisonnements

les événement de ma vie

se passent dans la sauce

des pulsations de mon cœur

et je fouette les chats

pour me laver de leurs caresses

vous verrez qu'un de ces jours Anatole France

deviendra voyageur au long cours

avec un pensionnat de jeunes filles

d'un pays quelconque



voilà monsieur madame

ce siècle a un charme ravissant

les réformés deviennent inutiles

on a des enfants quand on veut

simple question d'hygiène

pour ne pas en avoir

la sience est antiseptique

l'amour ne l'est pas sur l'oreiller

avoue humblement que tu n'ignores pas les mauvais lieux

aux instants polygamiques



sensualité exacte par dessus la marché

pour la virginité de l'aspect romantique

du mois de septembre

crème à la vanille

ou escamotage dément

des gueules sous le pseudonyme de nature

victoire des feuilles qui tombent

vers l'étage des corruptions divorce



notre vie baisse le nez impassible

comme le ciel réflexions de l'eau Suzanne

scandale des bibelots que mon œil

achève par la suite

trépidation des trains

ou viens jouissances des Messalins

les eaux minérales ressemblent à la musique

Eve et Adam membres de l'institut



valsent dans le salon jarretelle héliotrope

et le baryton est dreyfusard

hier soir le Mont Valérien

s'amusa dans l'air fatigué

du reste de ma tendresse

envers la fausse barbe de la vie



l'art américain blanc et noir

circonlocutions embrouillées

d'alcooliques relations



« Modern Gallery » boutique au premier

a l'aspect romantique d'un carambolage

galerie avec dédicace

c'est ça qui est bon

blonde délicieuse

morale confuse

qui vous étrangle

avec petitesse

momie ou grandeur de cœur

c'est très gentil mais c'est fini cambriolage

ver blanc sur les pelouses à mesurer le pouvoir



insigne bonté ne désespère pas

de m'escroquer le remords ridicule

entr'acte au saut du lit

j'ai malheureusement une rose erreur

le charme fait autour passera

quel soulagement de temps en temps

une blague à la mode

gloire de ne plus revoir

un éloge de gaz pavillon

musique de muffle



les couvertures bleues dorment

à heure fixe

et reflètent le ciel préfecture inanimée



s'aventurer aux Etats-Unis

devient le terme qui favorise

une digestion artificielle

suc gastrique de grenouille élastique

osmose complexe de la vie quotidienne

les microbes des blanchisseuses

s'accrochent au tamis

des dames de la poste

de Potsdam

en souvenir de mon ami

visage de docteur homéopathe cubain

pulsations ondes radiales

des tribunaux infirmes



aujourd'hui sur la terre

le campagnard décroît

concurrence avec recettes

des entraîneurs laborieux



mourir fini de respirer

à grands pas sortie professionnelle

escapade sur la bras du fauteuil

musique dans la tête

les yeux indéfiniment argumenteurs

conseillent le prêtre narcotique

poumons accroupis autour de quelques jours

assise dans ton lit

la vie enfantine de la mort

a la gaité des histoires mécaniques

semelles horloges moribondes



les objets n;ont plus de couleurs

mais leurs ombres ont leurs couleurs

un de mes amis

qui a le clé des docks

pense de même

c'est dans quelque chose d'inconnu

et le ciel habite l'inconnu

quel bonheur

d'avoir un flair infaillible

et de savoir vivre

comme une grande dame

de Shakespeare



long silence coup de poing os

coucher de soleil sur un nez mince

grimace des eucalyptus

dans une cave

il faut descendre pour sortir

amazones dans une église oiseau



la pluie de la mer se fige

le balancier

a le visage mort

confondant l'intelligence résurrection

dans la cimetière locomotive

dint les lanternes brillent

épuisées de fatigues

sur deux roues monstrueuses

géant de café-chantant

dernière rencontre en landau

excès



les mains ont signification républicaine

les moustaches avec rez-de-chaussées

argot limonade

faites passer un sourire aimable

avec envies disputes

hourras



lisez mon petit livre

après avoir fait l'amour

devant la cheminée de caoutchouc

décor nouveau de dévouement

vision que la sagesse marque

de bonne cuisine

grimper dans les milieux sportifs

avec un fil de soie Tenor

bousculer les sexes

avec un éclat de rire

l'éminent peintre moderne

sourit de son talent

ayant servi aux autres

agent de livraison

d'ameublement intrigue

dans une beauté fatale

c'est la plus belle occasion



d'alarme nouvelle

pour tourner le dos



la vie a sa guise

tout bonnement

sans idées généreuses

la vérité paraît médiocre

devant les espaces fermés



un chapeau

est lâche ou courageux



et la lune monte avec impatience

dans l'autre sens

stock d'intentions

déshabillées

qui naissent et disparaissent comme les planètes



tic tac au bain de vapeur

il fait Toujours un Temps admirable aux bains de vapeur

en attendant l'heure le front sérieux

l'intelligence se perd

comme un porte-monnaie



le corps vibrant sans dire un mot

je reviendrai comme si l'air immobilisé

d'embonpoint

à l'abri des excès

était payé par moi



contact d'aventure de goût

petites caresses bonheur sensuel

comme de grands desseins destinés à la gloire

mon amie ressemble à une maison neuve

à une rampe luisante

pouf de soie martyre d'idéal

destiné aux croisades



enlacés par l'amour

sous le voile des romans sérieux

odeur du soleil

dans une ville du midi

gestes lents cravates

montrant des seins de province

le viol silencieux

est mouillé jusqu'à la fin

pas grand'chose



un chapeau de paille d'acacias

sur les cheveux des murs guinguettes

chambre en chambre

nuits passées horriblement heureux

sur les reins pudeur

il y a dans le monde le législateur des bonnes consciences



que le ciel châtie

piment quotidien

ambassadeur secrétaire

pour l'étude des plantes

conjugales



renommée aux plaisirs inféconds

démolisseur de ruines

pauvres toasts

voiture auréole échouée sur la mer

où s'enlise le gouvernail paroissien

la machine à coudre argentée



amuse mes yeux

dans le luxe

d'une bouche mariée

jupe courte

gaz de fourchettes allumées

chamarrées de monnaies adulations

dans un verre ouate

ou les dents whist

splendidement possibles

sous la lumière à tâtonnements

jettent les fiancés sur un lit trouvé



panier à ordures nuptiales

les femmes se parlent à elles-mêmes

deux amoureux

s'embrassent avec luxe sur la bouche

sourire emporté

extase de la chaleur sur le siège

du boudoir

infini fatigué



des yeux clos

strictes politesses

les imaginations ont le regard fixe

le ciel est en bas

et la terre est en haut

sous la promenade des corbeilles

l'enfer est sous-marin

barrant la route

mais la monstrueuse vie

a des cheveux en bandeaux



la misère est illustre

comme une dieu triomphant

en gestes circulaires



elle a la couleur dans petits bas gris

belles courtisanes sous l'avalanche

des ambitions



d'un seul bond sublime but

d'être si pur



tendresses de poèmes dans la solitude

qui déshabille les rires du Théâtre



le bonheur des autres traverse la rue

vers l'inconnu rallumé

au fond

vers les étoiles lumineuses

camarades des soirs sans corsets

gestes extravagants des bagages entr'actes

emportés vers l'idéal bourgeois



les voyages des araignées

magnifiques rythmes

vêtus d'un peignoir surprise

en palissandre de l'âme pendule

sur le marbre des visites

personne guéridon

vin d'Espagne débraillé

venu de là



où la vendeuse de l'herbe morte

avec un crêpe autour du sein

travaille à son gré

serrée par le froid

qui voltige

comme un colosse

avril post-scriptum

chronique d'un trou presse-papier

il faudra une contrebande

en ouvrant les tiroirs du hasard



chez un marchand de primeurs

les étiquettes

m'effleurent aux tempes

j'adore les drapeaux qui ont des petites noms de guerre

dans la bibliothèque bonne binette

quelle différence

avec un serviette en maroquin

Paris critère de l'intelligence

à ruban rouge

au détriment

de l'amour

et des chants



ô mes contemporains

je ne comprends pas vos chiffres

vous avez tous l'argot juif banquier

couvée de guenilles

habits noirs des amateurs parvenus

ivresse difficile

et digestions lentes

de l'approbation de l'argent

en chausson élastique

au soleil sang pur

et regret de la siphylis espagnole

et du nègre acrobate

monstrueux congénère

mains nonchalantes

heureux du monde

confiance publique

à payer son loyer



amour étonné

n'est-ce que cela

le foyer est en débâcle

et la femme amoureuse

cherche le diamant perdu

il faut à coup sûr

ne pas traîner des poids lourds

regrets anatomiques

ou boutiques démodées

bel endroit pour s'y tenir

mais le tourbillon

continue avec ses armes



vous savez que j'ai besoin

des perspectives de brouillard

et d'un bout de chaîne

négligemment distrait

canot automobile

comme les lunatiques conséquences

d'un stéréoscope prolongé

dans un café turc



la pluie tremblante tombe douce

parmi le supplice futur

d'un besoin chuchotement

de luxures

rêves de nuit précis et pratiques

puissance dans un miroir

les détenus semblables

contre les murs sans draps

regardent l'heure absente

sans indifférence pour l'avenir

et bercent les grilles cruelles

avec des petites yeux garantis



un malheureux sorti de prison

marche en silence au bord de fossé

des chimères bohèmes



peu à peu en sifflotant

la bougie s'endormit

et ronfla



jusqu'à l'horizon le bonheur

coiffé de place en place

met le feu aux hannetons des sciences

les uns sur les autres

et la mer jette en l'air les idées

des ornements habillés en polichinelles

mondains —..........

Terminé à Paris le 28 Avril 1919.

P. S. : A tous ceux que démange l'envie de dire que ce langage est sans pensée je conseille la visite dangereuse du jardin zoologique.