dimanche 28 février 2010

JOHANNES THEODOR BAARGELD

Johannes Theodor BAARGELD (Alfred Emanuel Ferdinand GREUNWALD, 1892-1927). Photo: NRhZ-Archiv
Johannes Theodor BAARGELD. Typische Vertikalklitterung als Darstellung des Dada Baargeld(Typical Vertical Mess as Depiction of the Dada Baargeld - Typique amalgame vertical en tant que représentation du Dada Baargeld), 1920

Johannes Theodor BAARGELD. Sans Titre, Encre d'Inde, 31 X 21, 1920

Johannes Theodor BAARGELD . The Red King, 1920. Encre sur papier peint, 49.2 X 38.7, New York, The Museum of Modern Art


Johannes Theodor BAARGELD. Sans titre (Beetles - Cafards), 1920.
Encre et crayon sur tissu, 29.2 X 23.2, New York, The Museum of Modern Art

Johannes Theodor BAARGELD. Das menschliche Auge und ein Fisch, letzterer versteinert (The Human Eye and a Fish, The Latter Petrified - L'Œil humain avec un poisson : ce dernier en forme de fossile), 1920, Collage, encre et crayon sur papier, 31.1 X 23.8,
New York, The Museum of Modern Art

Plus connu sous le nom de Baargeld (argent comptant), Alfred Grünewald a été l'un des personnages les plus déroutants du dadaïsme de Cologne. Fils d'un banquier, il avait été l'un des fondateurs du Parti communiste de Rhénanie. Personnage excentrique, il avait quitté Oxford pour s'adonner vers 1918 aux activités dada. Avec Arp et Ernst il a animé le petit groupe dadaïste de Cologne dont l'activité était inlassable et qui s'opposait à la politisation radicale prônée par les dadaïstes de Berlin ; il recherchait un compromis entre la praxis politique et la destruction des valeurs esthétiques. Il exigeait, en effet, une révolution sociale accompagnée d'une révolution culturelle permettant de dépasser la vieille antinomie art-vie. Baargeld, dont il ne nous reste que très peu de travaux (L'Œil humain avec un poisson : ce dernier en forme de fossile, collage, 1920, Museum of Modern Art, New York ; Autoportrait, photomontage, 1920 ; Anthropofiler Bandwurm, 1920, assemblage de matériaux divers), affichait une attitude profondément nihiliste. Il ne voyait de salut que dans la révolution et, tout en œuvrant pour elle, il entendait faire table rase de toute trace d'activité artistique. Au sein du groupe dadaïste, il se consacre à la propagande politique (tracts, revues, interventions) et ne recule pas devant le scandale artistique. Toutefois, son opposition à l'art s'est incarnée dans des objets relevant de l'anti-art. Nombre de ses productions font partie d'œuvres collectives et anonymes visant à discréditer le mythe vétuste de l'artiste créateur. Elles ont été appelées Fatagaga (fabrication de tableaux garantis gazométriques). Cette démarche préfigure les« cadavres exquis » surréalistes.
Baargeld mourut au cours d'une excursion en montagne.

Charles SALA. « J. T. BAARGELD», Encyclopaedia Universalis